L’impact des émotions sur la santé
L'impact des émotions sur la santé
Par Ange BidanAncien cadre de santé
Consultant en ingénierie de formation
Notre société réagit beaucoup à l’émotion. Le terme est utilisé, voire galvaudé, par des formes et slogans, « Entretenez votre émotion ». A l’occasion d’un évènement, les médias s’emparent d’un élément, plus ou moins contrôlé, braquant les projecteurs, provoquant et cultivant l’émotion, en ajoutant un peu plus de «pathos » sur le plateau, avec le risque d’exploitation outrancière et de débordement incontrôlé.
Dans une interview, un homme politique déclarait que : « l’émotion est ce qui surgit lorsque quelque chose émeut. En soi, elle est toujours légitime du point de vue de celui, ou de ceux qui l’éprouvent, même si elle donne lieu à des actions qui peuvent, elles, être jugées contraire à la légalité »
Dans le domaine du spectacle, le présentateur d’un évènement télévisé, évènement a priori chargé d’une certaine gravité, d’affect ou de risque, annonce d’entrée qu’il y aura un grand moment d’émotion. «Ne manquez surtout pas ce grand moment ! »
Chacun de nous a éprouvé à un moment ou à un autre, dans telle ou telle circonstance, une émotion. «J’étais ému aux larmes » - « c’était très beau… ou affreusement triste » - « j’ai eu très peur ». Un geste, une parole, un petit rien peut susciter une émotion profonde qui s’imprime pour longtemps.
L’exemple de ce garçon de 9 ans en témoigne. Depuis 3 ans, il fréquente la même école primaire ; c’est un garçon un peu turbulent, qui s’applique dans les quelques domaines qui l’intéressent. En récréation, il est souvent très entouré par ses copains parce qu’il sait leur raconter de belles histoires. Un jour, il est convoqué auprès de la directrice ; alors que lui et ses camarades s’attendent à recevoir une sévère remontrance, la directrice lui présente ses compliments pour sa dernière rédaction, reconnaissant en lui ses qualités de conteur. Surpris, il est tout heureux ; il se souviendra de ce grand moment d’écolier. Ce sont les propos de Jacques Higelin dans une interview à la radio.
Il est des situations où, selon le moment, l’émotion personnelle et collective affleure l’instant ; une rencontre, un évènement, un échange, une cérémonie, un concert.Dans la cour des Invalides, un compagnon d’armes assiste à la cérémonie en mémoire du colonel Arnaud Beltrame, assassiné par un terroriste islamique. Quand retentit la sonnerie aux morts sur cette place d’armes, il entend et partage le silence des émotions contenues de l’assistance. Son émotion, à lui, est faite de tristesse et d’admiration ; et à cet instant, l’héroïsme de ce gendarme lui inspire une prière. «ça m’a apaisé de prier»
Dans un festival inter celtique, accompagné de son orchestre, un musicien irlandais anime une soirée musicale avec son fiddle (instrument de musique « violon »).Dès les premières minutes, il enchante le public. Les partitions s’enchainent, une écoute attentive circule dans l’assistance qui semble retenir son souffle par instants. Parmi d’autres, un spectateur a les larmes aux yeux. « Il y a des moments où cette musique me prend aux tripes ; je suis très ému et fasciné ».Pour autant devons-nous succomber à l’émotion ? Doit-elle nous fanatiser ou nous tétaniser ? Doit-elle céder le pas à la réflexion et à la raison ? Est-il nécessaire, voire indispensable, de ne pas se laisser déborder par ses émotions ?
La gestion des émotions est un thème très en vogue dans l’édition.
Pour sa part, la médecine, avec l’appui des neurosciences, s’y intéresse de plus en plus et articule l’émotion et la santé, cherchant à en mesurer et en admettre l’impact.
Au gré des jours :
Dans le quotidien, nous sommes soumis à un flux d’émotions plus ou moins intenses, positives ou négatives, quantitativement et qualitativement. Ces émotions sont là en permanence, même à notre insu.
Dans une journée habituelle, une multitude d’émotions se succède, grandes ou petites. Nous pouvons les refouler par manque de temps, mais leur accumulation inconsciente risque parfois de déborder malgré nous, avec les inconvénients inhérents à l’imprévu et à l’excessif, d’autant que nos décisions et nos actes sont autant le résultat de l’affect que de la pensée.
Notre état de santé est en partie lié à nos émotions positives. Chaque jour, nous connaissons des tiraillements internes : peur, tristesse, angoisse, stress, colère et des moments de bien-être, de plaisir, de joie, de bonheur.
Le quotidien, et plus encore l’évènement soudain, nous apporte une dose anarchique d’émotions contradictoires. La journée commence au lever tantôt enjoué ou nerveux, tantôt positif ou négatif. La perception que nous avons du temps qui passe dépend de nos émotions et de notre attention ; si nos émotions sont agréables le temps passe vite, si la situation est pénible, le temps nous paraît long et interminable.
Ainsi, nos émotions nous permettent de distinguer les jours entre eux.
Un circuit spécialisé:Ces émotions envoient des informations à notre cerveau par le système limbique, composé pour l’essentiel :
• d’une part, par l’hippocampe, partie qui mémorise les évènements et leur climat sensoriel – c’est la banque de données ou « disque dur.
• d’autre part, par l’amygdale, partie qui donne la couleur émotionnelle aux évènements vécus : agréables, stressants ou indifférents et aux actes décidés par le cortex frontal. C’est à ce niveau que s’accumulent les émotions et leurs couleurs de toute la vie.
Ces informations se répercutent sur notre corps en déclenchant des réactions musculaires, hormonales, neurologiques et immunitaires.
La chair de poule n’est pas seulement une réaction physiologique, elle est un exemple de la réactivité de notre système nerveux.
Elle peut apparaître en cas d’émotion forte, comme dans la peur ou le plaisir. Quand la musique procure une sensation de plaisir, elle provoque une sensation de frisson. La chair de poule déclenchée par une belle chanson ou par un moment d’effroi relève du même processus de réactivité.
Si vous entendez un bruit sec dans une forêt la nuit, ou une porte grincer dans une vieille maison, votre corps va sécréter de l’adrénaline. C’est une réaction tout à fait naturelle : la respiration s’accélère, le corps transpire, le rythme cardiaque augmente… et les poils se redressent.
Le corps adapte son fonctionnement pour répondre au message envoyé par les émotions.
Un matin, un chirurgien emprunte le bus pour se rendre au centre hospitalier où il exerce. Il descend à l’arrêt du busqui est à 100 mètres de l’entrée. Il fait quelques pas, soudain il ressent une douleur dans la poitrine, s’arrête, puis repart. La douleur augmente, il comprend vite. Il se rend directement dans le service de cardiologie où le diagnostic d’infarctus du myocarde est confirmé. Pendant plusieurs mois, ce praticien a été soumis à des contraintes et à de fortes pressions. « Les choses se sont accumulées » dit-il. Après une longue convalescence, il reprend ses activités. « Mais les choses ne seront plus jamais comme avant ».
Définition :
« Une émotion est la réaction à un stimulus événementiel (aussi réel qu’imaginaire). Elle entraine un changement viscéral et musculaire de la personne et est ressentie subjectivement d’une façon caractéristique.
Elle s’exprime à travers certaines mimiques et induit des comportements subséquents ».(2)
• Elle diffère avec une sensation qui elle résulte d’une conséquence physique directe ; elle est d’ordre physique.
• Elle diffère avec un sentiment dans le fait que le sentiment ne présente pas une manifestation réactionnelle.
Ce qui est commun et ce qui diffère
L’émotion est ce qu’il y a de plus intense en chacun.
Parler d’émotion, c’est parler du plus profond de soi, de son jardin secret, de désir, de souffrance, de plaisir, de brisure, de peur. Nous avons tous peur de quelque chose et même de multiples choses. La peur, comme l’angoisse, fait partie de l’expérience humaine et on ne peut rien contre cela.
L’émotion est en effet ce quelque chose d’intime qui s’éprouve, qui s’expérimente dans notre réalité personnelle. Chacun a sa façon. Dans une même circonstance nos émotions sont différentes ; elles dépendent de nos apprentissages, de notre culture.
« Pourquoi marchons-nous ? Je crois que nous avons tous nos propres réponses. Même si vous et moi marchons côte à côte, nous vivons notre marche différemment ». (E.Kagge)
Tout ce que nous vivons passe nécessairement par le réel, et le réel c’est notre corps et nos émotions. Le corps, l’environnement, l’imaginaire sont intimement liés Les émotions nous habitent ; elles font partie de notre vie intérieure. Dans cette vie intérieure, où se mélangent le dehors et le dedans, est le réel que nous vivons.
Les émotions nous sont précieuses. Sans elles, l’existence serait terne ; elles nous font deviner des choses que les mots n’arrivent pas à dire. Elles nous parlent à nous d’abord, parfois elles se partagent, parfois elles voudraient être partagées.
Les émotions permettent de nous adapter à ce qui nous arrive au gré des circonstances, et de nous préserver. Confortant nos intuitions, elles sont à la base de nos choix et de nos décisions et guident nos comportements.
Les émotions fondamentales :
Différentes approches distinguent :
• Des émotions fondamentales comme la joie, le bonheur, la surprise, la tristesse, la peur, le dégoût, la colère
• Des émotions secondaires ou sociales, telles que la honte, l’embarras, la culpabilité
• Des émotions dites d’arrière-plan, comme le bien-être ou le mal-être, le calme ou le stress.
Quelque soit leur nombre, ou leur appellation, leur importance est forte.
Caractéristiques d’une émotion fondamentale :
Une émotion est dite fondamentale quand elle est caractérisée par les principaux éléments suivants :
• Une émotion arrive brusquement en réaction à un évènement ou à une pensée ; elle dure peu.
• Elle se traduit par des réactions physiologiques précises et influence notre pensée. Nous en devenons conscients au moment où elle est enregistrée par le cortex frontal.
• Elle se traduit par les mêmes réactions physiologiques chez tous les humains, en notant tout de même que l’éducation et l’environnement peuvent altérer, modifier, bloquer ou imposer l’expression d’une émotion, mais sans en empêcher les transformations intérieures.
Le double rôle des émotions consiste à :
• Faire réagir à toute situation ; mais les réactions déclenchées sont tempérées par la raison. Ce que l’animal ne fait pas.
• Réguler l’organisme pour qu’il puisse réagir en fonction de la situation :
- La joie libère des hormones d’euphorie, nous rend optimistes, créatifs, dynamiques, « on saute de joie »
• La colère augmente la sécrétion d’adrénaline, libère de l’énergie et nous rend prompt à la lutte.
• La peur libère des hormones qui mettent en alerte ; elle peut nous figer sur place, le temps de prendre une décision salvatrice, au pire nous affaisser complètement.
Au cours de l’évolution, les émotions ont préservé la survie de nos ancêtres. La peur les a protégés de nombreux dangers. La tristesse comme la joie les ont poussés à se grouper, les rendant plus forts.
« La joie partagée est une double joie. Un chagrin partagé est un demi chagrin » Jacques Duval
Une carte corporelle des émotions.
On dit souvent que le corps exprime par la maladie ou la douleur ce que nous n’avons pas pu extérioriser de nos émotions. Depuis des lustres, la langue française attribue une manifestation physique à chacune de nos émotion : « la peur au ventre » - « la joie me transporte » - sentir monter la colère » - « la tristesse me serre le cœur » - « je me sens mal à l’aise ».
S’il n’est pas encore possible de démontrer et de mesurer l’impact précis des émotions sur le corps, des chercheurs finlandais ont réalisé une carte corporelle des émotions. Sur cette carte, on observe, selon l’émotion vécue par la personne, l’une ou l’autre zone du corps « suractivée » ou au contraire « désactivée ».
Cette carte montre le lien très fort entre corps et émotion.
De plus, ces travaux ont confirmé que les principales émotions humaines que sont la peur, la tristesse ou le bonheur sont ressenties physiquement de la même façon pour tous et que, à chaque émotion, correspond une combinaison précise des sensations physiques et ce, quelque soit la culture d’origine de la personne.
Chaque émotion a sa palette de manifestations corporelles.• Les couleurs chaudes (rouge – jaune) désignent les zones suractivées par l’émotion.
• Le bleu (couleur froide) désigne les zones dont l’activité s’affaiblit ou ralentit avec l’émotion. Infographie Le Figaro
L’émotion : une interface entre le cerveau et le corps
Cette recherche montre qu’à l’émotion est associée une manifestation physique.
• Dans la peur, la colère, la surprise est associée une augmentation de l’activité au niveau de la poitrine, « caractérisant vraisemblablement une accélération des rythmes respiratoires et cardiaques ».
• Dans la tristesse est associé un affaiblissement de l’activité des membres supérieurs
• Dans le dégoût sont retrouvés des sensations gastro-intestinales, de la gorge, des nausées.
• Dans le bonheur est associée une élévation de l’activité de l’ensemble du corps, d’où peut-être l’expression « rayonner de bonheur ».
Au fond, notre corps porte les traces de nos émotions.
Des spécialistes en neurosciences soulignent que l’émotion ressentie n’est pas anodine pour le corps. Les émotions sont une véritable interface entre le cerveau et le corps dans la mesure où elles induisent des réactions musculaires, hormonales, neurologique, immunitaires.
Il est essentiel de remarquer que l’impact des émotions éprouvées, avec les sensations corporelles déclenchées, est d’autant plus fort que les émotions sont à la fois répétées et intenses. En frappant de façon répétée sur un organe, elles peuvent avoir un impact positif en le renforçant ou négatif en le fragilisant davantage.
Un médecin spécialiste en oncologie dit reconnaître qu’il existe un lien entre psychisme et cancer. Sa conviction, tirée de quarante années de cancérologie, se réfère à son « contact avec des malades de toutes origines, de toutes conditions » - « il me faut admettre que la souffrance que je ressens, à un instant donné, est en réalité l’expression de la souffrance de mes cellules » et « je suis intimement convaincu qu’il existe un lien entre émotions cellulaires – et donc mes émotions propres – et le cancer ». (Khayat.D)
Nous ne sommes pas tous égaux face aux émotions ; il y a dans l’émotion une part de génétique et une part résultant de notre éducation, découlant de la manière dont la personne a pu être éduquée aux émotions, aux joies comme aux peurs.
Il est des émotions comme la honte, la culpabilité qui sont des sujets difficiles à appréhender, parce que difficiles à dire. On retrouve souvent de la culpabilité chez les proches d’un parent atteint de maladie neuro-dégénérative comme la maladie d’Alzheimer, syndrome de Parkinson, d’une personne dépendante, et qui sont devenus des « aidants » à plein temps. Il leur est souvent difficile de s’éloigner de ce rôle tant leur affect est fort et leur dévouement engagé. « Je ne peux pas le laisser »L’ émotion et l’intelligence artificielle
Notre société est fascinée par la toute maîtrise ; cette société estime être suffisamment puissante pour s’affranchir de tout ce qui fait la nature humaine, y compris l’émotion. Elle prétend s’accaparer de ce qu’il y a de plus profond dans l’être humain.
L’intelligence artificielle offre, il est vrai, une performance calculatoire extraordinaire basée sur l’accumulation de données en mémoire. La machine est capable de simuler des émotions – la poupée qui pleure ou qui parle – mais elle ne n’est pas capable de les éprouver. Elle n’est jamais fatiguée et ne connaît pas d’état d’âme.
L’ être humain n’est pas qu’une machine à calculer, il y a chez lui de l’émotion ; entre simuler et éprouver une émotion, il y a une singulière différence.
On peut certes facilement imaginer que la relation avec la machine va modifier nos émotions, mais il reste que le cerveau de l’être humain est dans un corps. C’est ce qui manque au robot : il n’a pas de corps pour sentir, aimer, éprouver des émotions grâce auxquelles il va faire des choix, poser des décisions morales et des actes. C’est aussi oublier que nos émotions donnent de la valeur à nos intuitions.
La biologie moderne montre que, pour qu’un individu vivant soit en forme, il faut qu’il se laisse influencer de l’intérieur par son environnement extérieur. Ce qui peut rendre l’être humain vulnérable, mais c’est ainsi qu’il apporte sa contribution à son environnement de façon réfléchie, n’ayant pas la rudesse de la machine. L’être humain a la capacité de s’émouvoir devant un beau paysage, ce que le robot enfermé dans sa logique calculatoire est encore incapable de faire.
Penser l’humain, c’est le placer corps, âme, esprit, vulnérabilité en interaction avec son environnement; ce qui donne une vision beaucoup plus large, voire plus compliquée.
L’intelligence artificielle fournit des outils, mais elle ne permet pas d’entrer dans la profondeur ni de l’être humain, ni des choses.
Les émotions sont devenues un objet central d’études parce que les chercheurs se sont interrogés sur leur rôle ; aujourd’hui, pour la science, l’être humain est redevenu très émotionnel.
La carte corporelle évoquée plus haut visualise le lien entre émotions et corps. Le bon sens, l’observation systématique, et le début des recherches dans le champ émotionnel incitent à prendre soin de notre mental pour prendre aussi soin de notre corps.
Comment faire de ses émotions des alliés ?
Pendant longtemps il s’est agi de cacher ou de contrôler ses émotions, aujourd’hui la tendance est moins stricte. Il reste qu’elles peuvent déclencher des manifestations déstabilisatrices ou être sources d’erreur, et ce, qu’elles soient positives ou négatives. Trop de joie, d’enthousiasme peuvent conduire à de graves déceptions. Quand la peur, la tristesse sont vécues intensément, elles peuvent être encombrantes et conduire à des souffrances conséquentes. L’hyper contrôle induit probablement plus de troubles à moyen terme.
« Tout ce qui ne s’exprime pas s’imprime »dit l’adage... C’est dire l’importance d’être attentif à nos émotions et nos conflits intérieurs, sans attendre d’être malade pour les exprimer, et à les accueillir plus simplement.
Voici quelques idées pour libérer notre mental et alléger notre corps de l’impact de nos émotions.
« Les idées ne sont pas faites pour être pensées mais pour être vécues » André Malraux
Essayer la méthode TIPI
Cette Technique d’Identification des Peurs Inconscientes consiste en résumé à laisser venir et laisser passer les émotions sans les retenir, sans les empêcher de sortir. C’est accepter simplement l’émotion, sans chercher à faire quelque chose, sans se dire « je vais me relaxer », mais de ressentir les sensations physiques, puis apprendre à nommer ses émotions, en les acceptant avec bienveillance. « C’est comme ça ».
Entrainer sa respiration
Cette technique est basée sur des cycles répétitifs de respiration profonde de quelques minutes avec une inspiration par le ventre et une expiration lente. L’objectif est de réguler le flux émotionnel avec ses désordres, en particulier en cas de stress, d’anxiété ou de survenue d’angoisse qui, souvent, survient brusquement.
A raison de 5 à 6 respirations par minute, pendant 5 minutes, par exemple, cette technique permet d’abaisser rapidement le stress et de retrouver le calme.
Elle est connue de nombreux sportifs et pratiquée en particulier avant la compétition.
Faire du sport
L’activité physique est un acte qui favorise et entretient la forme physique et morale. Se mettre en mouvement suppose un acte volontaire qui active muscles et circulation sanguine, c’est un puissant antidépresseur.
A titre d’exemple, la marche est une activité qui nettoie notre esprit des soucis. Des études ont montré que l’acte le plus intelligent et le plus efficace pour interrompre nos ruminations stériles est d’aller marcher au moins 10 minutes d’un pas rapide.
« Quand je marche vite, j’ai l’impression de mettre un certain nombre d’émotions à distance, mais quand je ralentis celles-ci reviennent »(E.kagge).
Pourquoi ne pas se créer sa petite routine sportive où nous serons le principal actionnaire pour en tirer tous les bénéfices !
PardonnerC’est parfois long et difficile de pardonner. Le ressentiment inflige des souffrances. Garder de la rancœur, de la haine, des regrets est mauvais pour la santé. Cela crée en nous des nœuds, des tensions psychiques encombrantes et finalement toxiques qui se répercutent sur le corps
Le pardon n’est pas l’oubli ; il ne s’agit ni d’effacer, ni de banaliser ce qui s’est passé.
Pardonner : c’est décider de se libérer et de ne plus souffrir. C’est la meilleure thérapie.
Pratiquer la gratitude
Notre société est marquée par de l’individualisme et la concurrence. Dans cette société, les individus ressentent du stress, de l’angoisse, ce qui génère un malaise ambiant diffus.
Aujourd’hui, des chercheurs reconnaissent l’impact de la gratitude sur le cerveau et sur le corps. Ceci se vérifie tant dans la sphère de la relation privée que dans l’entreprise ou l’institution.
La gratitude s’adresse à l’égard de soi-même et envers les autres
Cultiver la gratitude pour ce qu’on a, plutôt que de porter sans cesse notre attention sur ce que l’on n’a pas. C’est se dire merci sur ce que nous faisons de notre mieux, sur ce que nous réussissons.
On reconnaît le bonheur au bruit qu’il fait quand il s’en va.” (JacquesPrévert)
D’aucuns suggèrent d’écrire dans un carnet ses petites et grandes gratitudes, telles que nous les vivons au jour le jour, ou de temps à autre à l’occasion.
Dans la gratitude à l’égard des autres, il y a probablement une dose d’admiration pour une qualité, un geste, un sourire que nous apprécions ou que nous avons apprécié. La capacité à remercier et à exprimer sa reconnaissance et une clé fondamentale pour être heureux. Exprimer reconnaissance et admiration, sans flatterie, mais sincèrement, change tout. Non seulement, ça ne coûte pas cher, mais c’est une source de satisfaction, de confiance et d’encouragement. C’est un plus qui est source d’inspiration qui pousse à l’action et motive à progresser.
Pratiquer la « méthode des plaisirs »Se donner tous les jours des plaisirs simples est un moyen puissant pour envoyer des messages positifs au cerveau. C’est le « foutez-vous la paix » en arrêtant de se mettre la pression. S’autoriser à flâner, regarder un lever du soleil, marcher sans but, manger du chocolat, regarder un oiseau, le vol d’une mouette, le voilier sur la mer, aller au cinéma, au restaurant, au musée…
Ecrire
L’écriture est une l’occasion de « mettre noir sur blanc » ses propres ressentis et ses états d’âme. L’écriture permet de décharger le mental, de clarifier ses idées et de mettre à distance ce qui nous est douloureux.
L’écriture pour soi n’a pas d’ambition artistique, c’est le registre de l’ordinaire, de la simplicité. Tenir un journal intime dans lequel on écrit toutes ses émotions
sans trop réfléchir, sans fioriture permet de les évacuer de son esprit et de son corps. A la relecture, nous pouvons être étonnés, sachant aussi que l’écriture fait émerger des idées et des solutions.
sans trop réfléchir, sans fioriture permet de les évacuer de son esprit et de son corps. A la relecture, nous pouvons être étonnés, sachant aussi que l’écriture fait émerger des idées et des solutions.Ecrire des lettres aux personnes envers lesquelles nous ressentons des émotions négatives, de la rancœur, de la haine, du mépris, et ne pas les envoyer, mais de les brûler est un procédé efficace ; le seul fait d’écrire suffit à se libérer d’émotions négatives.
Ecrire est un acte qui exige un effort, mais le fait de mettre en mots nos expériences de vie douloureuse aide à la cicatrisation et améliore la santé.
Autres techniques à expérimenter

De nombreuses techniques sont connues ; elles sont à expérimenter pour juger des bienfaits sur le physique et le mental de chacun. Basées essentiellement sur le contrôle de la respiration, elles ont un intérêt certain ; ce sont notamment la sophrologie, la relaxation, la méditation en pleine conscience, la cohérence cardiaque.
Faire un travail thérapeutique
Si les blocages sont encombrants et les émotions violentes, il peut être judicieux de se faire aider et accompagner pendant quelque temps pour se sortir d’un conflit intérieur, en étant attentif à la qualification du professionnel.
Il existe de nombreuses formes de thérapie dites « brèves », sans avoir à se lancer dans une longue et coûteuse psychanalyse pour aller mieux.
N.B. L’idée de ces propos a été inspirée par une chronique d’Emilie Beaupuis dans la revue Infos des « petits frères des pauvres » - mars 2018 - dont j’ai repris le titre.
Des articles de la rubrique santé du Journal Le Figaro ont conforté cette idée.
SOURCES :
1. ANDRE. C. – la vie intérieure – mai 2018.
2. DECI. E.L – Intrinsic motivation – N.Y. Plenum 1975.cité par J. Rivolier.
3. FREOUR. P. – La première carte corporelle des émotions – Le Figaro – janvier 2014
4. Interview – a) France Inter – Jacques Higelin – 6 avril 2018
b) Président Macron – 15 avril 2018
5. KAGGE. E. – Pas à pas – faites de la marche un art – mai 2018.
6. KHAYAT. D – L’enquête vérité – septembre 2018.
7. LEHMANN. J. – Journal intime d’un touriste du bonheur – mai 2018.
8. MAGNIN. T. – Penser l’humain au temps de l’homme augmenté – juin 2017.
9. THIEBAUD. D. – Comprendre le vieillissement – juin 2005.
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